Voici le compte rendu rédigé par le deuxième maitre du jeu de la partie, Arnaud, qui avait peint toutes les figurines. Les dinosaures sont de la marque Schleich et soclés par mes soins.
Le thème de la soirée s’inspire du Monde Perdu, un roman d’Arthur Conan Doyle écrit en 1912 et qui décrit la découverte d’une région inhabitée de l’Amazonie, les Tepuys, par un groupe d’intrépides scientifiques et aventuriers britanniques. Nous sommes, cette fois, en 1928, et une expédition scientifique britannique et canadienne a disparu dans la même région inexplorée. Parallèlement à cela une secte aux objectifs nébuleux appelée la Main Rouge a pour mission de faire échouer l’expédition de sorte qu’aucun témoin ne puisse venir rendre compte de ce qui a été observé sur ce plateau d’Amérique du Sud. Les joueurs sont au nombre de neuf, quatre incarnent la Main Rouge et cinq l’expédition d’Howard Carter. Seulement, cerise sur le gâteau, un traître a infiltré les membres de ladite expédition. Le joueur concerné en est informé secrètement et ses camarades savent seulement que l’un d’eux est un fourbe ! Voilà de quoi générer une ambiance très zen autour de cette table par ailleurs magnifique concoctée par Mathieu une semaine auparavant.
Autant le dire d’emblée : ça démarre très fort ! Dans ce jeu l’initiative reste au camp qui la détient aussi longtemps qu’il échoue à l’une de ses actions. Les objectifs, au nombre de 5, sont disséminés sur la table et le plus important se trouve au sommet d’un escarpement uniquement accessible par des ponts suspendus un peu vachement suspects ! Jérôme, qui joue la grosse brute de service à savoir Irish Joe, un paquet de muscles fait pour taper ou brandir un fusil, part directement affronter un très gros iguane qui rôde non loin d’un objectif. Il embarque avec lui deux soldats sikhs pour entamer la bête à coups de plombs bien sentis avant de lui sauter dessus.
Mais dans Pulp Alley il faut aussi compter avec les cartes fortune ! Chaque camp dispose de ces cartes (trois en début de partie puis une à chaque tour) qui peuvent être activées pour nuire à son adversaire la plupart du temps. Coup sur coup la Main Rouge brandit deux des trois cartes en sa possession pour priver les sikhs de leurs munitions et donc de leurs tirs. La Main Rouge a grillé deux cartes mais compte dans ses rangs un intellectuel turc nommé Fayçal qui peut en tirer une à chaque tour et en attendant Irish Joe doit lancer l’assaut contre une bête en pleine forme ! Pas de souci pour lui, son attaque réussit et l’iguane géant est pris d’un malaise soudain.
Au milieu de la table c’est Arnaud qui envoie le chef de l’expédition, Howard Carter, jeter un coup d’œil avec ses deux acolytes au bord de la rivière. Il est cool le professeur Carter, il aime bien faire l’épouvantail comme ça tranquille dans la brousse, à découvert, devant une bande de ruffians armés de fusils, pistolets et mitraillettes Thompson. Les mecs de la Main Rouge ont quand même un doute et flairent le piège…mais la tentation est trop forte et ils ouvrent successivement le feu sur une cible qui demeure totalement imperturbable. Non content de s’exposer au feu ennemi, Carter n’essaie pas d’esquiver le danger et tente de riposter. Il encaisse deux coups et l’un de ses deux acolytes est abattu. Finalement il se résout à se planquer derrière la falaise… Le chef de l’expédition a failli se faire plomber d’entrée et ses collègues sont mêmes convaincus qu’il est le fameux traître ! Ambiance…
La suite de la partie s’enchaîne sur un bon rythme : les membres de l’expédition gravissent la pente sud de l’escarpement et atteignent le pont suspendu tandis que leurs adversaires font de même du côté nord. Evidemment une fois tout ce petit monde arrivé en haut ça tiraille dans tous les sens !
Pendant ce temps un Allosaure a surgi d’un bord de table et s’est rué sur les troupes de Jérémy. Heureusement Irish Joe a mis la main sur l’objectif entre temps et découvert un bâton de dynamite, ravivant en lui les souvenirs émus de son passage dans l’IRA. Sitôt dit sitôt fait, le bougre balance l’explosif avec une précision remarquable et désintègre le carnassier géant ainsi que son pote étendu par terre qui attendait sagement de réussir un test de récupération en fin de tour. A ce moment là je crois que quelqu’un a dit « bah, pour buter un dinosaure c’est rentable ! ». Un groupe d’amis soudés dans l’adversité ces scientifiques…
Pendant qu’Irish Joe jouait à Il était une fois la Révolution ça frite sévère sur les ponts suspendus : les tests de zone périlleuse s’enchaînent et les coups de feu claquent de partout : les soldats sikhs sont exterminés et du côté de la Main Rouge il ne reste qu’un personnage qui bat en retraite pour éviter une mort certaine. Le professeur Mc Pherson et Theodora Van Galen parviennent à la masure abandonnée pour y découvrir le cadavre décomposé d’un membre d’une expédition antérieure. Près de lui gît son appareil photo : il contient des images capables de prouver au monde entier que cette contrée hostile renferme des espèces sensées avoir disparu de notre planète !
Oui mais voilà, le souci c’est que Théodora ouvre le feu sur Mc Pherson…c’est elle la traîtresse !!! Rémy, qui contrôlait ce personnage, l’a jouée bien vicelarde en envoyant ses deux soldats sikhs à la mort et éviter qu’ils ne s’en prennent ensuite à elle au moment où elle révélerait son double-jeu ! Son objectif est simple : empêcher l’expédition de quitter le Monde Perdu et maintenir Carter en vie parce qu’elle le kiffe grave (un peu d’amour dans ce monde de brutes !). En attendant son tir foireux échoue et Mc Pherson ne va pas s’embarrasser avec les convenances : il la balance dans le vide, direction la rivière en contrebas qui a entre-temps révélé un hôte sympathique sous la forme d’un Deinosuchus. Trois tests plus tard on apprend que Theodora a survécu à sa chute et se porte bien merci mais qu’elle a intérêt à ne pas trop se laisser porter par le courant car en aval un Tyranosaurus Rex vient de faire son apparition en même temps qu’un autre Allosaure à l’opposé.
Mc Pherson est seul sur l’escarpement et fait des gros fucks à Theodora qui barbote en contrebas, mais il ne reste plus qu’un tour de jeu et il est désormais quasiment impossible de sortir de la table. Pendant ce temps la Main Rouge a fait main basse sur deux objectifs dont un sac de grenades qui seront très utiles pour contrer le T.Rex. De l’autre côté les hommes de Jérôme et Jérémy sont confrontés au crocodile géant ainsi que l’Allosaure.
Irish Joe s’en mêle et envoie le second ad patres avant de prêter main-forte à son collègue engagé contre le Deinosuchus. C’est finalement un tir de la Main Rouge (Christophe en l’occurrence) qui affaiblit le monstre par mégarde (les balles étaient destinées aux deux membres de l’expédition). Trop tard cependant car il reste beaucoup de chemin à parcourir pour sortir ne serait-ce qu’un seul personnage de ladite expédition. Le T.Rex lui-même est abattu par Fred, Val et Alain : la Main Rouge l’emporte en prenant 3 points d’objectifs contre 4 pour l’expédition Carter qui n’a pas réussi à permettre l’un de ses membres de s’échapper. Le reste de l’équipe doit rendre les armes et se constituer prisonniers…quelque-chose me dit que cette fin est bien trop abrupte pour ne pas laisser présager d’une suite (vous le voyez ce gros clin d’œil là ?!).
Et voilà comment réussir une belle et bonne soirée de jeu ! Les joueurs se sont vite immergés dans l’univers et ont vraiment « joué le jeu ». La règle permet une approche quasi-rôlistique qui prédispose à cette immersion rapide et une fois constaté le fait que les héros sont vraiment difficiles à tuer, les joueurs ne lésinent plus sur les prises de risques et les actions héroïques. Le seul défaut de ce jeu est qu’il nécessite une forte préparation en amont : décors abondants, fiches de personnages, objectifs et scénarisation font que Pulp Alley requiert presque autant de préparation qu’une partie de jeu de rôles. Si cet aspect ne rebute pas les joueurs, le reste n’est que pur bonheur car on peut réellement adapter le jeu à tout ce que l’on veut !
En attendant la suite des aventures de l’expédition Carter nous allons également travailler sur une adaptation à un autre univers beaucoup plus sombre, nettement plus glauque… nous marcherons bientôt sur les traces d’un certain Howard P. Lovecraft….fthagn Cthulhu fthagn…
Un très chouette compte rendu.
RépondreSupprimerJ'attend la suite avec impatience
A+
Pierre